26 %* des employé·es qui sont managé·es par une femme sont enclin·es à travailler davantage et à s’engager sur le long terme qu’avec un homme.
29 %* de plus se sentent encouragé·es et soutenu·es lorsqu’ils et elles sont managé·es par les femmes.
Mais alors, quelles sont ces compétences que les femmes semblent mieux maitriser que les hommes ? Et pourquoi ?
Tout d’abord, revenons sur les 7 grandes compétences managériales qui permettent d’engager une équipe :
Donner un sens profond à vos actions : construire une vision et la communiquer pour aligner ses équipes et vous diriger tous et toutes dans la même direction.
Établir un cadre/une stratégie clair(e) : communiquer de manière transparente sur ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas, pour offrir à vos équipes la possibilité de s'inscrire dans le projet en occupant leur place légitimement.
Favoriser une culture du Feedback : créer un environnement de confiance propice à l'expression et à la réception de retours, favorisant ainsi l'avancement collectif par l'apprentissage mutuel.
Animer les équipes en mettant en valeur les talents de chacun : transformer la diversité des compétences au sein des équipes en un atout pour stimuler l'innovation et optimiser les performances.
Prendre des décisions et les communiquer de manière à encourager le dialogue sur des sujets pertinents.
Faire grandir les collaborateur·ices en adoptant une posture de manager coach.
Maîtriser l'art du recrutement, de l'évaluation et de la gestion des fins de collaboration pour faciliter la collaboration au sein de vos équipes.
Ces compétences doivent être associées à 4 postures de leadership incontournables pour garantir le maintien d'un lien de proximité avec votre équipe :
L'écoute active : cela signifie prendre le temps d'écouter attentivement ce que chaque personne expose, afin de l'intégrer pleinement et de fournir une réponse appropriée.
Le respect : se positionner à la même hauteur que chaque personne et éviter tout jeu de domination est essentiel pour instaurer un dialogue ouvert et constructif. Si vous avez des préjugés envers quelqu'un, différer le dialogue jusqu'à un changement d'attitude est plus constructif.
La confiance : cette posture passe par la transparence et la capacité à croire que la personne face à vous a des contributions valables à apporter.
La remise en question : essentielle pour favoriser l'apprentissage, encourager la confiance en autorisant le droit à l'erreur et donner l'exemple.
Explorons à présent les raisons qui suggèrent que les femmes pourraient déployer davantage d'aptitudes dans le développement de ces compétences et postures.
Leur impossibilité à adopter certaines attitudes considérées comme masculines, telles que l'autorité et le charisme, ainsi que leur exclusion des "corridors" empruntés par les hommes pour évoluer. Ces situations les poussent à cultiver l'assertivité plutôt que de recourir à l'autorité.
En matière de prise de parole, les femmes se trouvent dans l'incapacité de recourir à des attitudes perçues comme trop autoritaires, telles que le fait de "taper du poing sur la table" ou de parler de manière véhémente, de peur d'être étiquetées comme hystériques. Cette contrainte les pousse à adopter un ton plus neutre, favorisant ainsi une posture d'égal à égal et créant ainsi un dialogue plus ouvert et respectueux.
À propos de la légitimité, la tendance est souvent à l'inverse de celle observée chez les hommes, comme le souligne l'adage "Nous continuerons d’assumer qu’un homme sait de quoi il parle jusqu’à ce que quelqu’un puisse le contredire, alors que pour une femme c’est souvent l’inverse." Cette dynamique rend leur expertise plus sujette à contestation, quel que soit le domaine (cf. le mansplaining). Par conséquent, les femmes sont contraintes d'affiner leur communication, renforçant ainsi leur transparence et les obligeant à développer des compétences pédagogiques.
De plus, étant exclues des “corridors” réservés aux "Male’s club", les femmes doivent gagner en légitimité au sein de leurs équipes, imposant ainsi une nécessité accrue d'inclusion, de considération et, par extension, de proximité.
En ce qui concerne le droit à l'erreur, plus restreint pour les femmes en raison des attentes élevées qui pèsent sur elles, celles-ci sont contraintes de prendre des risques plus mesurés, avec des engagements sur le long terme, renforçant ainsi la confiance au sein de leurs équipes.
Pour ce qui est de l'autorité par l'assertivité, faute d'une autorité démonstrative, les femmes sont tenues d'être exigeantes et fermes sur le cadre établi, car elles savent qu'elles seront plus facilement jugées sur d'éventuelles inconstances. Cette réalité les oblige donc à définir un cap clair et à le maintenir avec cohérence.
Est-ce que tout ce que nous venons d’évoquer signifie que les femmes sont de meilleures managers que les hommes ?
Non, cela démontre simplement qu'elles ont réussi à développer des compétences en harmonie avec les attentes managériales actuelles, des compétences qu'il est intéressant de prendre en considération et comme inspiration pour le développement de son équipe managériale.
Pour aller plus loin, vous pouvez écouter le podcast "Le Pouvoir au Féminin" et pour échanger sur les implication culturelles de la loi Rixain, échangeons !
Sources :
*Enquête de Gallup, « State of the American Manager » : https://officevibe.com/blog/infographic-employee-feedback
Livre | The Authority Gap : Why women are still taken less seriously than men, and what we can do about it, Mary Ann Sieghart
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